Juin 2016
Départ de Cholet.
Ce soir, nous chargeons les motos...
Ce matin, départ sous une pluie fine jusqu'à Niort, et à Bordeaux un grand soleil nous accueille...
Après 770 kms nous arrivons à Santillana del Mar en Cantabrie.
Jour 1 . Santillana del mar
Joli petit village médiéval de Cantabrie, où il fait bon se promener dans ses petites ruelles pavées.
Jour 2. Départ de Santillana del mar à San Martin de Luina
Nous avons choisi de prendre les routes de montagnes pour voir Los Picos de Europa, magestieuses montagnes à cheval sur la Cantabrie, les Asturies et le Léon.
Nous y croiserons beaucoup de motards, le revêtement de la chaussée est tellement exceptionnel que c'est un bonheur de prendre des virages avec ce grip parfait.
Alors que nous abordons nos virolos tranquillement, nous sommes doublés par une BMW 1200 GS et une MV Agusta, des espagnols qui "se tirent une bourre".
N'y tenant plus, Pierre s'accroche à leurs roues et je ne le retrouve plus...qu'une dizaine de kilomètres plus loin.
Soleil radieux et température à 45° à Potes.
Nous traversons les défilés de la Hermida avec ses splendides gorges.
Après une journée de moto sous une température caniculaire, le temps change subitement en un orage grondant et humide... juste à temps, sans même avoir eu le temps de mettre nos vêtements de pluie, nous arrivons à notre hébergement, la Casa Ofélia, une ferme typique des Asturies.
Jour 3. Départ de San Martin de Luina à Porto do Barqueiro
Nous partons sous un épais nuage de brouillard en direction de Cabovidio pour voir la côte déchiquetée, elle est magnifique malgré la faible visibilité.
Nous nous arrêtons au petit village de Riegoabagio boire un petit café accompagné de tapas dans un bar épicerie, chose qui est devenue très rare en France.
Ambiance comme autrefois entre les différentes générations, les gens s'y rencontrent, font leurs courses et papotent autour d'un café...
Le ciel est toujours couvert, avec ce gros manteanu nuageux...Nous ferons une halte dans un petit port, le puerto de Tapia de Casariego, où se prépare un gros feu de la Saint Jean*, fête qui se déroule en Espagne dans la nuit du 23 au 24 Juin.
*Les espagnols font un petit feu dans leur jardin et sautent par dessus 3 fois, en pensant aux mauvaises choses qu'ils veulent oublier..
Nous l'avons fait nous aussi...
Ils font macérer quelques fleurs et herbes toute la nuit dans de l'eau et le matin se lavent le visage en guise de purification...
Nous partons ensuite voir La plage des cathédrales à Ribadéo roches naturelles comme posées sur le sable qui forment des arches inondées par la mer lors des marées hautes..
A noter : se renseigner sur l'heure des marées avant de faire la balade entre les arches...
Nous terminons la journée par une petite visite à la petite sirène qui regarde la mer au village San Cibrao.
Cette nuit nous dormirons à Porto do Barquiero dans l'hotel "Hospédaje A Goleta" où le propriétaire parle très bien le Français. Il nous donnera de précieux conseils de visites et nous racontera les traditions des espagnols.
Jour 4. Départ de Porto de Barqueiro sous la pluie pendant quelques kilomètres. Celle ci se transformera en une bruine fine, nous sommes dans un gros nuage...
Arrêt dans un marché pour y acheter des cerises, 2.99 €/kg, des pimientos de Padron (des minis poivrons verts) ainsi que de la charcuterie espagnole et du fromage.
Nous repartons à la Punta Candieira, toujours dans le brouillard pour pique niquer à côté du phare avec sa descente vertigineuse...
Pour la visite de Vixia de Herbeira, j'ai cru que je m'étais cassé le poignet suite à une glissage mémorable en marchant et en m'étalant de tout mon long sur le sentier de pierres plates mouillées et recouvertes de mousse. Je m'en sort, je pense avec une petite entorse du poignet gauche, heureusement que ce n'est pas le droit, j'aurais été incapable de tourner la poignée de gaz. Pierre me confectionne un bon bandage du poignet et c'est reparti.
Heureusement peu de temps avant le départ on avait eu la brillante idée de changer mes leviers de frein et d'embrayage, et de mettre à la place des leviers Puig articulés à réglages multiples...super, moins d'effort pour embrayer.
Nous repartons dans un brouillard intense, nous sommes à 500 mètres d'altitude, on n'y voit rien.
La traversée des forêts d'Eucalyptus est un délice pour l'odorat, et encore la chaleur n'y est pas.
Direction La Corogne où nous passerons deux nuits.
Vendredi soir dans la Ville c'est un passage obligé de tout touriste, plaisir des yeux, de l'ouie et de l'odorat avec tout les bars à Tapas, les ruelles grouillent de monde, de tout âges, certains juste histoire de se balader et de se rencontrer.
Nous dînerons à la Taberna do Poulpo...où le poulpe y est délicieux...
Jour 5 et 6 - Journée à La Corogne.
Petite journée de repos aujourd'hui, nous ne prendrons pas les motos. Notre hébergement se trouve en plein centre ville, l'hotel Nida, très bien placé, mais très, très bruyant.
Un peu de bronzette et baignade, l'eau est assez froide, mais ça le fait...
Visite de la vieille ville de La Corogne. Belle architecture espagnole. Des ruelles grouillantes de persones, très sympatiques, de tous âges, déambulant lors "du passeo"...
C'est une ville très vivante...de jour comme de nuit. C'est l'Espagne, pays vivant...
Jour 7. Départ de La Corogne à Muros.
En quittant la ville, nous passerons voir le plus vieux phare du monde, la Tour d'Hercule, classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Il fut construit par les Romains au 1er siècle après J.C.
En contrebas du phare, dominant la mer, la rose des vents représentant la direction des différents peuples Celtes.
Il ne fait pas encore très beau, mas cela changera quand nous nous arrêterons pour pique niquer dans le petit port de Malpica de Bergantinos, gardé par des mouettes coriaces...
Nous longerons la Costa Da Morté "la Côte De La Mort" qui tire son nom du fait des nombreux naufrages sur cette côte particulièrement sauvage et découpée, région la plus sauvage de l'Espagne.
Bienvenue au Soleil...Mais aussi beaucoup de vent...
Nous nous arrêterons au petit phare de la Punta Roncudo, côte ainsi nommée en raison du bruit émis par les vagues lorsqu'elles viennent se briser sur les falaises.
Un joli paysage sauvage de landes où fougères, genêts et fleurs bleues s'y cotoient. Magnifique vue sur l'océan avec ces émouvantes croix blanches regardant la mer...
Direction Fisterra, Finisterre, le terminus de l'Europe avec son phare. On sent ici une drôle d'atmosphère, une sensation bizare, des offrandes, des petits mots sur des cailloux, des feux, de çi, de là; des photos de diparus, on s'interroge ? Comme j'ai le vertige je n'irai pas jusqu'au bout, mais Pierre y est allé...C'est grandiose...
Nous reprenons les motos, il reste un peu de kilomètres pour aller jusqu'à Muros. Nous combattrons le vent... Je comprend mieux pourquoi il y a temps d'éoliennes sur les hauteurs...
Nous arriverons à Muros, dans la pension J. Lago.
Les petites ruelles de Muros sont à découvrir, quant on vient de la rue principale on ne les voient pas.
Horréo typique :ces petites maisons de bois et de pierres sur pilotis sont des greniers à maïs, pommes de terre
Jour 8. De Muros à Nigran.
Nous partons de Muros et regrettons presque de pas rester une journée de plus car nous avons réservé notre prochain hébergement à Nigran. Nous longeons la côte avec des petites plages de sable blanc...le soleil et le ciel bleu sont au rendez vous, nous qui avions tellement espéré nous prélasser sur le sable...en tant que vacanciers que nous sommes...
Ne désespérons pas, nous allons à Nigran et il y a des plages...
Nous continuons donc, car nous avons prévu de visiter Santiago " Saint Jacques de Compostelle"...même si j'émets quelques réserves vis à vis de la religion, c'est quand même quelque chose de grandiose que d'assister à une messe dans la cathédrale de St Jacques de Compostelle, mémorable avec la bénédiction par l'encensoir suspendu par un câble que six personnes tirent pour un effet de balancier. C'est le Botafumeiro qui inonde d'encens les pèlerins...impressionnant...
Ce jour là, des choses étranges se sont passées... j'ai perdu ma clé de moto, elle est retrouvée, Pierre a aussi perdu son trousseau de clés, il l'a retrouvé, sans stress, sans panique, comme si l'on savait qu'elles n'étaient pas loin, et puis c'est notre petite mascotte, le bien nommé Doudou que l'on emmène partout dans nos voyages, perdu dans la cathédrale grouillant d'un millier de personnes, sans trop le chercher, on l'a retrouvé, il était posé sur un pilier à nous attendre...il faut croire à certains signes...
Nous penserons particulièrement à des amis(es) actuellement dans la souffrance ou dans la maladie, en ce lieu de recueillement, on croit aux miracles...
Jour 9, 10 et 11.
Comme nous étions très fatigués et frustrés de ne pas avoir profité de la mer, nous resterons trois nuits à Nigran. En plus, Pierre en mangeant des pimentos de Padron, servis avec du gros sel s'est cassé une dent, un petit gravier ???Donc petite visite dans une clinica dental, il y en a à tous les coins de rue...
En revenant de la plage, nous nous arrêterons boire un café dans un bar, et en discutant "avec des gestes" on comprend que le patron est adhérent d'un moto club le "Kawabai" de Baiona et qu'il pilote une kawazaki 1000R. Gentiment il nous offre le café de l'amitié et nous décidons de revenir le soir pour manger dans son restaurant qui sera bondé de monde, restaurant qui est un hymne à la moto...
La Pinta, réplique d'un des trois navires partis à la découverte du monde expédition conduite par Christophe Colomb
Jour 12.
Nous quitterons Nigran en longeant cette jolie côte sauvage, en passant par A Guarda où nous avons traversé le fleuve Le Rio Minho qui sert de frontière entre l'Espagne et le Portugal à Goian.
Nous prendrons une petite route faite de virages et de beaux paysages en direction de Paredes et Coura pour enfin arriver à Arcos de Valdevez au Portugal*.
* Nous avons fait une petite incartade à notre itinéraire, car étant si proche de ce pays, que je ne connaissais pas, il eut été dommage de ne pas profiter de l'occasion.
Après plusieurs demi-tours dans Arcos, le GPS ne trouvait pas le gite que nous avions réservé...
Heureusement un motard, nommé Carlos,qui passait par là et qui parlait français, pilotant un Varadéro nous aida dans notre recherche...Nous apprendrons plus tard qu'il organisait tous les ans à Arcos une grande concentration de la moto tout terrain le " Arcos TT" au mois de mars.
Quelle ne fut pas notre surprise de découvrir un gite extraordinaire, la Casa Nos Penedos où Gizel, la propriétaire, petite maman super sympathique nous accueilla avec tant de gentillesse.
Nous irons en ville manger du bacalao...heureusement que l'on avait pris deux 1/2 portions...c'était énorme et bon..
Le lendemain, nous quitterons le Portugal pour retourner en Espagne.
Jour 13. Passage à Ourense avec son pont en "8" sous une grosse chaleur, nous ferons 230 kms de route difficile, beaucoup de virages, route avec beaucoup de trous, étonnant pour une route touristique...Superbes paysages en longeant le canyon de Sil, avec la Ribeira sacra, à voir absolument...Magnifique...
Etape d'une nuit à Monforte de Lemos. Nous repartirons pour Lugo qui est une grande ville, entourée d'une muraille romaine. La cathédrale est très bellle, les ruelles à tapas sont typiques... A chaque consommation on vous offre des tapas en guise d'appéro...très convivial, on apprécie...
Jour 14-15 et 16. Nous ferons l'étape Lugo - Isla playa d'une seule traite, soit 450 kms par l'autoroute... au revoir la Galice...
Arrivée à Isla, nous découvrons un petit village de la Cantabrie avec pleins de petites plages, mais ce soir, le vent insupportable nous contraint à ne pas rester au bord de l'eau.
Le message d'une amie, Carine qui nous apprend qu'à Cholet il pleut, nous donne l'envie de prolonger nos vacances en Espagne. Nous resterons à Isla deux jours de plus.
Nous passerons notre matinée à Santona, pays des anchois. Des conserveries de thon et anchois partout en ville....C'est succulent...
Bonne adresse : Asador Casa Emilia, Grillades de thon et de sardines...avec sangria maison...à Santona
Conclusion de notre tour de la Galice :
En passant par la Cantabrie, les Asturies et la Galice, nous avons fait plus de 3000 kms, et avons découvert un pays charmant, bien qu'assez brumeux par endroit, la Costa Verdé "la côte verte" porte bien son nom.
Ensuite, la chaleur et le soleil ont été au rendez vous, nous invitant à aller nous dorer au soleil sur des plages de sable fin. L'eau y est un peu fraîche, c'est l'Atlantique.
Des paysages et des routes magnifiques, spéciales pour les motards, la montagne qui descend vers la mer, une côte déchiquetée, sauvage par endroit.
Des petits villages et des villes où les gens sont sympathiques, vivant à un rythme singulier, mangeant tard et se couchant tard...un peu bruyants, certes, mais si bon enfant...
On boit une bière à un café, on vous apporte un tapas, on mange debout ou assis sur un haut tabouret accoudé à un gros tonneau, que l'on prenne un ou plusieurs tapas, ça les importent peu, l'essentiel c'est que tu sois heureux et bien...
On mange bien : des racions : des pimentos de Padron (sorte de petits poivrons vert miniatures revenus dans de l'huile d'olive et salés au gros sel), du poulpe à la plancha, des chipirons aux oignons, du chorizo cuit dans le vin...excellent tout ça ...et pas cher...
Et la bière galicienne : l'Estrella Galicia...
Les espagnols sortent le soir, à partir de 20h00, se promènent en famille avec les enfants, des personnes de tous âges, apprêtées, se rencontrent, discutent, rient...c'est convivial...sans agressivité...
Les motos n'ont pas eu de problème. Les pneus par contre ont souffert, les routes sont tellement "grip", du vrai papier de verre, que ceux-ci s'usent à la vitesse "grand V".
La CBR a passé les 12 000 kms sur la route. La conso essence a été de 4,1 L/100.
Quelques routes difficiles, particulièrement au canyon de Sil où la chaussée était un peu chaotique, avec des trous, mais rien de grave...
La pluie n'a jamais été gênante, c'était de la brume qui disparaissait aussi vite qu'elle était venue.
Donc destination à refaire sans hésitation...